Chaque année à pareille époque, le Groupement de la Vallée de la Têt de la SHEM GDF SUEZ fait ce qu’on appelle un arrêt-vallée. Les galeries d’amenée, vidangées font l’objet d’une visite pointue.
Les galeries d’amenée d’eau du Groupement de la Vallée de la Têt font rarement l’objet de visites si ce n’est de la part des employés. Nous avons eu le privilège de visiter ces galeries. En cette période de l’année, plus une goutte d’eau n’est turbinée dans les centrales hydro-électriques. Les installations sont vidangées. Le but : faire la visite et l’expertise de l’état du génie civil pour faire des travaux immédiats selon l’urgence ou les prévoir l’année suivante.
Les turbines de l’usine de Fontpédrouse vues de dessous
Près de 30 kms de galeries
Qui aurait pu penser que, longeant la RN116, de Fontpédrouse à Thuès, se trouvaient des kilomètres de galeries creusées par l’homme au début des années 1940 ? Un travail exceptionnel à la hauteur des ouvrages d’art visibles en extérieur tels que ponts et tunnels. Tout a été construit dans la même optique : faire rouler le Train Jaune (opérationnel en 1910) même si en 1946, l’énergie produite servait en plus, à l’électrification des villages de la Vallée de la Têt. La trentaine de kms de galeries dimensionnées en fonction des débits que l’on veut emmener, varie de 3m3 à 7m3/seconde d’eau.
Antonella Quadri et Hervé Carmelez vérifient la paroi des galeries
Construites dans les années 1940
Partis de l’usine de Fontpédrouse en compagnie d’Hervé Carmelez, chef de Groupement Vallée de la Têt et Antonella Quadri, conducteur de travaux de Génie Civil également du Groupement, la visite est exceptionnelle. On ressent à chaque pas, le travail de ces hommes il y a 70 ans, avançant à coup de dynamite dans le schiste. Les traces des rails sur lesquels reposaient les wagonnets remplis de déblais du percement sont encore visibles au sol. « Ce qui m’étonnera toujours, c’est la qualité exceptionnelle de l’ouvrage » nous dit Antonella. Employée au groupement de la Têt depuis 2000, elle connaît chaque centimètre carré des galeries, des usines et des barrages et consacre ses journées à l’entretien des installations.
5,3 km de galeries entre Fontpédrouse et Thuès
3 à 4 semaines de travaux
De nombreux ouvrages jalonnent les galeries : déversoir, ouvrage de réglage, syphons, pont-canal, prise d’eau et au bout de la galerie de la branche Têt, l’impressionnante chambre d’eau de Thuès d’où part une conduite forcée. « Il faut 3 à 4 semaines de mise hors d’eau en fonction de l’ampleur des travaux. Les usines hydro-électriques ne fonctionnent pas et paradoxalement, c’est la période de la plus forte activité et tout le personnel est réquisitionné. On a même du renfort de l’atelier spécialisé de Laruns qui fait les grosses réparations » nous dit encore Hervé Carmelez.
Un plus pour les entreprises locales
La politique de la SHEM GDF SUEZ reste inchangée quant à l’impact voulu sur l’économie locale. Ainsi, les travaux annuels de génie civil sont-ils réalisés par une vingtaine d’entreprises locales. « Le montant des travaux s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros » précise Antonella. Un plus non négligeable pour les entreprises spécialisées de la Vallée de la Têt et de Cerdagne. L’eau turbinée à chaque usine, terminera dans le barrage de Vinça, propriété du Conseil Général. Cette fois-ci, l’eau sera uniquement utilisée pour l’agriculture de la plaine roussillonnaise.
légende générale : Une fois par an, l’arrêt-vallée, avec la vidange et la visite des installations concerne les aménagements de La Cassagne, Fontpédrouse, Thuès et Olette. Le Groupement de la vallée de la Têt a une capacité de production de 200 Gw/h annuels.